TJ ARRAS : Clarisse SERRE, invitée d’honneur
Le 5 juin 2025, Clarisse SERRE, avocate au barreau de Seine-Saint-Denis, autrice et conseillère technique de la série Engrenages depuis 13 ans, a répondu à l’invitation du Conseil Départemental d’Accès au Droit (CDAD) du Pas-de-Calais et de la Grand Librairie d’Arras au neuvième rendez-vous littéraire organisé en salle des Pas perdus du tribunal judiciaire d’Arras.
Clarisse SERRE est venue à la rencontre de la communauté judiciaire arrageoise réjouie et d’un public toujours fidèle aux rencontres littéraires au sein du palais de justice à l’occasion de la parution de son récit « L’avocate et le repenti » publié chez Sonatine Editions.
Clarisse SERRE y raconte sa rencontre personnelle avec un homme, qui a décidé de collaborer avec la justice en passant aux aveux, à travers lui l’épreuve du statut de repenti dans les affaires des assassinats à l’aéroport de Bastia-Poretta jugés en 2024 et de l’évasion au centre pénitentiaire de Réau dont le procès s’est tenu en 2023. Elle y dénonce les limites du système français issu de la loi Perben 2 en 2004 aux seules mains de la Commission Nationale de Protection et de Réinsertion (CNPR), saisie par le juge d’instruction ou le procureur de la République, qui transmet au Service Interministériel d’Assistance Technique (SIAT) pour évaluation de l’intérêt judiciaire du dossier et du niveau de la menace et proposition de mesures de protection et de réinsertion qu’il mettra en œuvre (exfiltration, surveillance des lieux, attribution d’un nouveau logement, emploi ou formation, élaboration d’une légende pour les identités d’emprunt du repenti et de sa famille).
A travers cette expérience unique et intime, Clarisse SERRE plaide pour une judiciarisation du système, dans le respect du principe du contradictoire, avec les garanties des droits du repenti en cas d’exclusion du programme de protection, et notamment la présence de l’avocat, et une véritable récompense de la parole libérée dans cadre de la lutte contre la criminalité organisée. Elle a conclu en évoquant les évolutions législatives en cours dans le cadre de la lutte contre le narcotrafic tendant à voir émerger le statut de « collaborateur de justice », appellation, selon elle, contre-productive au sein du milieu du grand banditisme.
« La critique du régime de protection des repentis et des témoins au sein même de l’enceinte judiciaire fait progresser la réflexion collective du grand public, des magistrats et des avocats confrontés aux enjeux de la criminalité organisée » a conclu Julie ASTORG, présidente du tribunal judiciaire d’Arras et du CDAD du Pas-de-Calais, en remerciant l’invitée d’honneur de ces neuvièmes rencontres littéraires.
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